Pour effectuer son autoportrait, l’artiste britannique, Grayson Perry a choisi une voie insolite. Il a dessiné une ville fortifiée qui ressemble à première vue aux cités médiévales européennes. En zoomant sur les détails, l’œil s’aperçoit que les rues, les quartiers, les remparts et les douves n’ont pas été nommés aux hasard. Forces, faiblesses, émotions, traits de caractère, souvenirs… L’artiste a décidé de jouer sur une série de mots-clés pour inventorier les différentes parties de sa personnalité. « Les remparts sont comme une peau. Elle reste perméable aux influences que je subis, ce sont elles qui me forment », dira-t-il. Selon lui, l’idée très ancrée qu’il y a un centre immuable qui constitue le cœur de notre personnalité est fausse. Pour Perry, le « moi » est fractionné; l’identité, constituée de couches mouvantes. « Si nous ôtions toutes ces couches formées de nos expériences pour tenter de trouver le centre de nous-mêmes, nous ne trouverons qu’un espace vide », proclame-t-il. Étrangement, chacun peut se situer sur cette carte qui reflète l’universalité de la condition humaine.
Grayson Perry, A Map of Days from Marcus Plowright on Vimeo.