Tout le monde a entendu parler de Bollywood, cette prolifique cité du cinéma, basée à Bombay, en Inde. Mais il est un autre lieu qui se place devant Hollywood sur le plan de la quantité de films produits annuellement. Il s’agit de Nollywood, un nom issu de la contraction de « Nigéria » et « Hollywood ».
Avec plus de 2000 longs-métrages par an, Nollywood est devenu la deuxième industrie cinématographique du monde. Un secteur qui se développe très rapidement : tant en termes de technologie – caméras dernier cri, plateforme VOD… – que d’efficacité de production. « Le Nigéria est une nation très entrepreneuriale. Le cinéma ne dépend pas de financement étatique et la production va très vite « , raconte Katia Pecnik réalisatrice d’un reportage consacré à ce sujet sur sur France 24.
Les Nigérians adorent leur cinéma et se fédèrent autour des comédiens, seuls personnages publics à mettre tout le monde d’accord. Si l’Inde produit beaucoup de comédies musicales, ici ce sont les feuilletons mettant en scène la vie quotidienne qui emportent la préférence du public. De banales histoires d’amour, d’amitié et de trahison, qui permettent au Nigéria d’échapper aux clichés de la violence. « Nollywood, c’est l’anti Boko Haram par excellence. Il montre ce qui se passe chez nous dans sa globalité », explique une productrice. Non content de véhiculer une image positive de son pays, le cinéma nigérian contribue également à faire baisser le taux d’analphabétisation. Au point que l’état apporte une contribution financière aux distributeurs de films. Car les films, regardés en famille, sont souvent sous-titrés en anglais lorsqu’ils sont tournés en langue etnique. Ce qui permet à tout le monde de comprendre l’histoire et de se familiariser à l’anglais.