Toutes les petites filles et tous les petits garçons rêvent de devenir les héros et héroïnes d’histoires fantastiques. Les médias mainstream proposent une multitude de livres, dessins animés et de films pour les enfants ; mais tiennent-ils suffisamment compte de la diversité ?
Une timide inclusion de personnages d’origines différentes dans la culture mainstream
Ce n’est qu’en 1995 que les studios Disney sortent un film avec une héroïne amérindienne, Pocahontas, et en 2009, une princesse noire, Tiana dans la princesse et la grenouille. En 2018, le film Black Panther, le héros Marvel, a remporté un succès mondial au box-office avec un casting d’acteurs presque exclusivement afro-descendant.
La même année, un groupe de seize actrices françaises publient « Noire n’est pas mon métier », un ouvrage dans lequel elles dénoncent le racisme et le sexisme qu’elles subissent dans le monde du cinéma français. La sonnette d’alarme est tirée. Mais combien de temps faudra-t-il pour enfin voir les représentations changer?
Pourquoi nos enfants sont-ils tous concernés ?
Si la représentativité de la diversité dans les médias pose encore question, l’industrie des jeux ne semble que très peu concernée. Les jeux et les jouets sont à l’image de la société dans laquelle nous vivons. En y prêtant attention, on peut facilement distinguer le nombre de clichés et de stéréotypes qui sont représentés dans les jeux d’enfants, tels que le docteur et l’infirmière, la caissière, le pompier, etc. De manière insidieuse, l’esprit de nos tous petits est déjà formaté pour dissocier les activités des filles de celle des garçons.
Il en est de même pour la représentation des minorités. Les héros des histoires sont trop peu souvent un enfant vivant avec un handicap, une petite fille noire ou un garçon asiatique. Dès lors, certains enfants s’empêchent de rêver l’une ou l’autre profession, ils renoncent à certaines activités en nourrissant la croyance que celles-ci ne leur sont pas accessibles à cause de leur apparence. Pourtant, chaque enfant a le droit d’être le héros de sa propre histoire et chaque enfant a le droit de se voir représenté dans ses jeux, jouets, livres, films, etc. Le rôle des adultes est également d’apprendre aux enfants à apprécier et célébrer la diversité et les valeurs de la citoyenneté.
Le Monde de Jahi est un label d’empowerment qui veut inspirer les petites filles et les petits garçons à aller au-delà des insécurités qu’ils pourraient rencontrer pour développer leur plein potentiel. Le Monde de Jahi veut également être ce pont qui permettra aux enfants à travers les livres, les jouets, les films, les animations etc. d’accéder à un monde différent du leur pour mieux comprendre les expériences, les défis et les objectifs de la vie des autres. Être conscients de ce qui nous rend tous uniques, mais comprendre que nous avons également de nombreuses similitudes.
Réinventer tout un monde pour les petits et les grands
Le monde de Jahi est un concept qui rassemble et qui met à l’honneur tous les enfants. Son objectif est d’introduire de nouveaux narratifs dans les bibliothèques, les classes et espaces de jeux. En d’autres mots, le monde de Jahi veut créer de nouvelles histoires qui soient le reflet d’une société plus inclusive afin que tous les enfants puissent construire leur identité et en embrasser toutes les facettes.
Cet événement qui mettait à l’honneur les petites têtes blondes, crépues, aux yeux bridés ou à la peau mate a attiré plus de 300 visiteurs tout au long du week-end du 9 et 10 février 2019.
Atelier d’initiation à la danse africaine, atelier audio-visuel, cours de cuisine, conte et conférence pour les parents sur les thèmes : « Comment agir pour une culture à l’image de nos enfants ? » et « La nécessité de la représentation dans les productions jeunesse » étaient au programme.
C’était également l’occasion de visiter des stands de littérature jeunesse orientée diversité, des créateurs de vêtements pour enfants ou encore deux jeux de sociétés et autres jouets artisanaux. La première édition du Monde de Jahi a été un franc succès !
Rendez-vous en 2020 pour un prochain événement.
Tania KUSI
«Il est plus facile de construire des enfants forts, que de réparer des femmes et des hommes cassés» Frederik Douglas