Une fois revenu de mes voyages et explorations réjouissantes, je me suis mis à observer, par médias interposés, comment les hommes, aujourd’hui, se sont transformés eux-mêmes en barbares pour défendre leur identité. Comme si devenus « étrangers à eux-mêmes », ils pouvaient mieux s’identifier et se sentir à l’aise dans une identité circonscrite. Pour n’être plus que des musulmans, que des chrétiens, que des juifs, que des chiites, que des sunnites, etc.
Dès lors, aborder la question de mon identité, c’est m’identifier, non seulement par ma singularité, mais aussi par mes appartenances multiples et complexes.
M’identifier c’est au-delà des caractéristiques qui fondent mon identité dans le groupe social (nom, prénom, ethnies…), entreprendre un chemin vers moi-même. Tant de philosophes, depuis la plus haute Antiquité, ont mis en avant la nécessité d’apprendre à se connaître selon la célèbre maxime d’un des plus connus, Socrate, « Connais-toi toi-même et tu connaitras les dieux et l’univers ». Ainsi ne serions-nous pas en effet quelque peu étrangers à nous-mêmes ?
De l’étranger à l’exil
On ne peut ici omettre d’aborder l’étranger et l’exil. Si le sens commun actuel relève plus d’un bannissement, d’un départ forcé, l’origine du mot fait apparaître aussi le sens de destruction, ravage. D’ailleurs nombre d’exilés le sont suite à des destructions de leurs territoires. Être en exil, c’est donc devenir étranger aussi bien aux yeux de ceux qui nous reçoivent, nous tolèrent, qu’aux yeux de sa propre communauté. S’exiler, c’est forcément se renouveler ! Et se renouveler, c’est changer !
En savoir +
Découvrez la suite du dossier dans le prochain article : Accepter la part d’étrange
Ce dossier a été publié par les Presses Universitaires Citoyennes (Fondation HEM): « Le tissu de nos singularités, vivre ensemble au Maroc », PUC, 2016