Le “je suis” ouvre non seulement à l’identité mais également à l’altérité, à la reconnaissance d’un autre que moi. Re-connaissance nous permet d’entendre connaître à nouveau. La double étymologie du mot connaissance nous amène ainsi, dans un chemin de la découverte de soi-même, dans la profondeur de l’être.
- par ses caractéristiques de personnalités ;
- par sa façon tout à fait spécifique d’utiliser ses cinq sens, de penser “son” monde, de se comporter ;
- par son milieu, sa culture, son éducation ;
- par son propre parcours de vie et d’expériences, aussi diverses que possibles.
Alors naturellement, tout autre que moi-même m’est forcément étranger !
La psychanalyse rappelle que la notion d’étranger existe dès la naissance : le père n’est-il pas étranger à la relation mère-enfant ? Dès sa naissance, l’homme se construit avec cette dualité familier-étranger.
Indéniablement, il m’arrive de me sentir étranger avec des personnes ou des groupes de ma propre famille, de mon village, de ma communauté, de mon pays, avec qui je ne partage pas les mêmes valeurs, les mêmes centres d’intérêt, les mêmes moteurs. Et inversement de me sentir infiniment proches de personnes avec qui je n’aurai a priori rien de commun, dans d’autres régions du monde que ma région d’origine.
Je me sens étranger à des problématiques, à des façons de voir le monde que je ne comprends pas, qui ne m’intéresse pas. Je me sens étranger à des environnements inconnus.
Accepter l’étrange, c’est accepter d’être peut-être dérangé ; dérangé dans ses habitudes et coutumes, dans ses valeurs et croyances, dans ses conceptions du monde, dans ses modes de vie.
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Découvrez la suite du dossier dans le prochain article : La peur de l’étranger
Ce dossier a été publié par les Presses Universitaires Citoyennes (Fondation HEM): « Le tissu de nos singularités, vivre ensemble au Maroc », PUC, 2016